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Le blog de Dominique Rabier

TOLERANCE ZERO, LOIN D’ÊTRE UNE UTOPIE

28 Avril 2018 , Rédigé par Dominique Rabier

 

La tolérance zéro est un principe visant à punir sévèrement les délinquants à la moindre infraction à la loi en raccourcissant au maximum le délai entre le délit et la réponse judiciaire. La notion de tolérance zéro, si elle n'est pas définie, suggère par sa formulation qu'aucune infraction n'est tolérable et et/ou qu'il n'y a aucune circonstance atténuante. Elle a notamment été mise en pratique à New York, et Baltimore.

Ce sont les universitaires James Wilson et Georges Kelling dans la revue américaine The Atlantic Monthly en 1982 qui définirent les premiers cette théorie sous ce nom reprenant un terme utilisé en 1973 pour une loi au New Jersey.

Leur théorie est illustrée par la « vitre brisée ». Si une vitre d'un bâtiment est brisée et n'est pas immédiatement remplacée, certains pourront en déduire que le bâtiment est abandonné et en voie de délabrement. En conséquence, d'autres vitres risquent d'être à leur tour brisées, les délinquants considérant que cela n'a aucune importance.

Cette théorie se base sur deux postulats :

• si le responsable d'une infraction n'est pas condamné immédiatement, il est incité à récidiver ;

• si les responsables d'infractions ne sont pas condamnés pour chaque infraction avec toute la sévérité que la loi autorise, ils vont progressivement dériver de la petite délinquance au crime.

En acceptant cela, la seule façon d'empêcher la récidive et l'escalade des infractions est d'agir immédiatement à chacune d'entre elles. En condamnant immédiatement les responsables, on persuade ces derniers que toute action contre la société entraîne une réaction immédiate et le sentiment d'impunité disparaît.

Les partisans de la « tolérance zéro » citent souvent l'exemple la ville de New York, dont le maire Rudolph Giuliani a commencé à la faire appliquer en 1994.

La logique qui prévalait alors était de « restaurer la loi et la sécurité en donnant une réponse systématique à tous les faits pénaux, aussi mineurs soient-ils, mettant en cause l’ordre public ».

Pour l'application dans cette ville, quelqu'un qui vole une part de pizza deux fois de suite par exemple, fait de la prison ferme. Cela ne s'applique qu'à la petite délinquance, ce qui pose quelques problèmes concernant l'égalité des peines.

Le résultat, selon la ville de New York, après sept années d'application est une baisse de :

• 65 % pour les homicides ;

• 68 % pour les vols de voiture ;

• 62,5 % pour les vols à la tire ;

• 62 % pour les cambriolages ;

• 36 % pour les viols ;

• 32 % pour les autres agressions physiques.

La ville de New York pratique aussi une importante présence policière (en quelques années, le nombre de policiers est passé de 30 000 à 40 000, pour une ville de 7,5 millions d'habitants). Cette présence a pour effet de faire baisser le sentiment d'insécurité (la présence policière étant généralement plutôt perçue comme sécurisante) et de permettre de contrôler davantage les populations et les groupes qui sont considérés par elle comme délinquants potentiels (groupes sujets à des pratiques à risques : toxicomanes, prostituées, SDF ou, ce qui pose nettement plus de problèmes de principe, groupes raciaux perçus comme à risque par la police : Afro-Américains, latino-américains, etc.)

Les interventions policières et leurs résultats sont également bien plus contrôlés par la hiérarchie. Ce que l'on attend de la police ce sont des résultats, autrement dit des arrestations. Pour avoir des chiffres et les statistiques qui en découlent, un système informatique a été mis en place, CompStat. Il permet de présenter les zones de la ville en se basant sur le nombre de plaintes, d'arrestations, de délits, de crimes, etc. Les responsables policiers sont ensuite sommés de rendre des comptes régulièrement et d'expliquer leurs méthodes pour faire baisser la criminalité dans les zones qui posent problème. Si les responsables des commissariats ne règlent pas ces problèmes dans les plus brefs délais, ils sont renvoyés.

Tolérance zéro en France

En France, le concept new-yorkais de tolérance zéro a connu un vif succès dans les cercles médiatiques et politiques, mais n'a pas pu dans les faits être appliqué en raison de différences culturelles et institutionnelles, révélant ainsi la différence entre substance et symbole.

Encore une fois, la bien-pensance cache ce sein qu’elle ne saurait voir, et s’apprête à redistribuer 48 milliards d’€uros dans ce que l’on sait être un trou sans fond.

(Sources Wikipedia)

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