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Le blog de Dominique Rabier

LA MAUVAISE GESTION DE L'EAU EN FRANCE

11 Novembre 2017 , Rédigé par Dominique Rabier Publié dans #Ecologie

Un ami me parlait récemment les problèmes d’étiage du Lac de Serre-Ponçon, et surtout de son bas niveau d’eau.

Je suis parisien, mais je connais très bien la région, pour l’avoir sillonnée pendant 15 ans, de Sospel à Arles, des Hautes Alpes jusqu’à Marseille. Et puis en tant que pêcheur, j’ai toujours été passionné par l’eau, les rivières et les lacs.

Comme vous le savez, le lac de Serre-Ponçon est édifié sur la Durance. Celle-ci prend sa source près de Montgenèvre (à côté de Briançon). Elle n’est pas d’origine glacière, mais est alimentée par la fonte des neiges et son ruissellement.

Elle est ensuite captée de son lit via un canal servant à alimenter des usines hydro-électriques, à partir de Curbans. Alors que la Durance se jette dans le Rhône vers Avignon, le canal lui trouve sa fin dans l’étang de Berre, près de Marseille, ce qui pose d’ailleurs un problème écologique majeur du fait de l’adoucissement de ses eaux, à l’origine salées. Il était question de le dévier vers le Rhône, mais je ne sais pas où ça en est.

Ce que Pierre-gilles a relevé, à savoir un niveau bas des eaux du lac, je l’ai constaté également une fois au lac de Sainte-Croix, sur le Verdon, rivière qui n’est pas d’origine glaciaire également, comme la Durance, et où il manquait environ 15 mètres d’eau, soit plus de 10% de sa profondeur au barrage.

Comme je l’ai dit, ces rivières ne sont pas d’origine glaciaire, et donc n’étant pas liées directement au « réchauffement climatique » (je donnerai mon opinion sur ce sujet une autre fois).

Non, un des problèmes, sinon le problème, est que la Durance, à partir de Château-Arnoux, a élargi grandement son lit, mais captée en amont par le canal, elle n’est réduite qu’à sa plus simple expression, laissant des terres larges de chaque côté de son lit (sauf au niveau de Cadarache).

Et ces terres sont très largement exploitées par l’homme à des fins agricoles. Mais, s’il y a des plantations d’oliviers, sobres, il y a également des cultures gourmandes en eau. Cette eau est captée dans le canal. Tout d’abord, certaines cultures n’ont pas leur place dans cette région, que l’on annonce semblable à l’Andalousie d’ici quelques dizaines d’années. D’autre part, certaines cultures ne sont pas arrosées de manière « raisonnée », telle que j’ai pu le constater en Israël, qui privilégie l’arrosage au goutte à goutte et non l’aspersion. Or, il faut savoir que 70 % de l’eau utilisée par voie d’aspersion s’évapore, peu allant directement au pied de la plante, et créant ainsi des nuages brumeux au-dessus de la vallée. Ce ciel bleu de Provence à cet endroit n’existe plus depuis longtemps.

J’ai constaté également cette problématique en canoé sur la Dordogne, ou tous les kilomètres on voit des pompes servant à arroser du maïs semé entre les noyers ?!. Pêcheur que je suis, de la veille au lendemain, le niveau la rivière avait baissé de 20 cm, laissant le frai en plein soleil.

Du fait de ces cultures inappropriées dans cette région et d’une mauvaise gestion de l’arrosage, il en résulte donc une grosse consommation d’eau, et donc un abaissement des eaux des lacs concernés.

Comme d’habitude en France, on se bat contre les effets et jamais contre les causes, on va certainement nous pondre quelque chose de l’ordre du barrage de Sivens, dont on a abandonné le projet d’ailleurs, mais qui a quand même fait un mort ; même d’extrême gauche, une vie est une vie.

Donc la problématique est du fait d’une agriculture inadaptée, mal gérée quant à l’eau, mais répondant à une demande, dont nous pouvons nous sentir responsables quant à nos modes de consommation.

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